dimanche 7 décembre 2014

La mer noire - Kéthévane Davrichewy

Par Ariane


Auteur : Kéthévane Davrichewy

Titre : La mer noire

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Sabine Wespieser

Nombre de pages : 214p

Date de parution : janvier 2010

Présentation de l’éditeur :
La mer noire. En ce jour d'anniversaire, la première pensée de Tamouna est pour Tamaz. Cet homme, qu'elle a rencontré l'été de ses quinze ans à Batoumi et qu'au fil des années elle n'a cessé d'attendre, s'est annoncé à la fête qui se prépare. Dans un demi-sommeil, la vieille dame se souvient de leurs amours timides et éblouies, très vite interrompues par le départ précipité de la famille, contrainte de fuir devant les bolcheviques. Tout aussi brutalement que de ses grands-parents et de son univers, la jeune fille a été coupée de son amour de jeunesse. Sa vie peu à peu s'est construite à Paris, parmi la communauté des exilés géorgiens. Quand Tamaz finit par reparaître, alors que les frontières du pays natal sont hermétiquement closes, leurs vies se sont dessinées autrement...
La longue journée pendant laquelle se déroule le roman est comme une métaphore de la vie de Tamouna : entourée des siens, de cette famille géorgienne qui a su garder vivaces les traditions et perpétuer un bonheur de vivre qui aurait dû être immuable, elle laisse libre cours à ses souvenirs. Dans une narration habilement tissée, l'image de la doyenne qu'elle est devenue se superpose à celle de la jeune fille exilée. Et c'est toute la force de ce roman que de peindre avec une remarquable élégance et sans le moindre pathos le portrait d'une femme toujours habitée par la joie et le désir malgré les deuils et les déchirements de l'histoire.

Mon avis : 
C’est un roman tout en délicatesse que celui-ci.
Deux temps de narration se succèdent alternativement. Dans le présent, Tamouna s’apprête à fêter son 90ème anniversaire. De son réveil à son coucher nous sommes à ses côtés, nous voyons ses enfants préparer la fête, sa famille arriver mais surtout Tamouna nous livre ses pensées. Car elle n’attend en fait qu’une personne : Tamaz, son amour de jeunesse. Dans le passé nous découvrons la petite Tamouna, son enfance en Géorgie, sa rencontre avec Tamaz l’amour de sa vie, l’exil, la séparation d’avec les proches restés au pays qu’elle ne reverra jamais, les rendez-vous manqués avec Tamaz, le mariage, les enfants, la famille…
J’ai été très touchée par ce personnage, cette jeune fille pleine de talents à qui la vie n’aura pas permis de réaliser ses rêves. Cette jeune fille amoureuse qui n’aura jamais la chance de vivre avec l’homme qu’elle aimera toute sa vie et qui l’aimera aussi. La romantique en moi n’a cessé d’espérer que les amoureux se retrouvent et puissent enfin vivre ensemble. Il leur faudra attendre l’âge de 90 ans pour ça. J’ai trouvé ça triste.
Une jolie histoire et une jolie écriture donnent une jolie lecture.

Extrait : 
« Le jour se lève. Elle le sent sous ses paupières closes. Le bruit de la rue lui parvient de très loin. Plus près, un chien aboie. Un oiseau chante. Un enfant pleure, ou bien rit. Les contours sont flous. Un parfum de fleurs, les effluves du jardin. Il faudrait ouvrir à la chienne. Elle tente de repousser les draps, de se redresser, mais son corps reste inerte. Une ombre incertaine s’agite. Elle ouvre les yeux. Réveillée maintenant. Elle ne bouge pas. Pas encore. Ni jardin. Ni chienne. Elle détaille la chambre. Les murs jaunis, le vieux fauteuil au pied du lit, les quelques vêtements, abandonnés la veille. La commode recouverte de livres et de bibelots amassés. Elle ne les supporte plus. Il faudrait les faire disparaître, ne garder que les livres. »

L'avis de Keisha, Aifelle, Jostein,

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