dimanche 11 janvier 2015

La voleuse de livres - Markus Zusak (lecture commune - 1)

Lorsque nous avons créé notre blog, nous avons assez rapidement eu envie de faire des lectures communes. Nous ferons donc de temps en temps ce type de lecture, choisissant ensemble un livre et partageant ensuite nos avis. 
Nous avons décidé d'entamer l'année 2015 et ce rendez-vous (qui ne sera pas fixe mais en fonction de nos envies) par la lecture du roman de Markus Zusak, La voleuse de livres.
Auteur : Markus Zusak
Titre : La voleuse de livres
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traducteur : Marie-France Girod
Editeur : oh !
Nombre de pages : 526p
Date de parution : mars 2007

Présentation de l’éditeur :
Quand la Mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter.
Une histoire étrange et émouvante où il est question
- dune fillette ;
- de mots ;
- d'un accordéoniste ;
- d'Allemands fanatiques ;
- d'un boxeur juif ;
- de vols.

Par Ariane
 
Mon avis : 
Quel livre étrange… La structure du roman est très déconcertante et au départ cela m’a vraiment rebutée. S’il ne c’était agi d’une lecture commune, je crois que j’aurai très vite abandonné. Mais j’ai persévéré et j’ai bien fait. Car une fois accoutumée à ce style très étrange j’ai pris beaucoup de plaisir à lire l’histoire de Liesel, cette petite fille extrêmement attachante. C’est le point fort de ce roman : des personnages très attachants. Markus Zusak dépeint des personnages magnifiques d’humanité. 
Quelle drôle d’idée a eu Markus Zusak de choisir la mort comme narratrice ! Une mort omnisciente, humaine et sensible, observant avec curiosité, pitié et tendresse les humains, recueillant les âmes avec douceur. 
L’histoire elle aussi est très intéressante. Au travers du quotidien de Liesel et de ses proches nous pénétrons dans le quotidien des civils allemands au début de la guerre. Ici pas de grand héros ni de grand méchant, juste des gens ordinaires faisant de leur mieux, mais faisant finalement beaucoup. Hans, le père de Liesel n’hésite pas à cacher un jeune Juif qu’il ne connaît pas avec la complicité de Rosa sa femme et de la petite fille. Les Steiner, parents du meilleur ami de la fillette, s’opposent à des membres de la Gestapo qui veulent les obliger à envoyer leur fils Rudy dans une école d’élite de jeunes représentants de la jeunesse aryenne idéale.
Liesel assiste de près ou de loin aux grands événements de l’histoire : la nuit de cristal, les autodafés, la guerre. Elle vit le quotidien d’une jeune allemande pendant la guerre : la faim, les jeunesses hitlériennes, la peur. Liesel ne comprend pas tout ce qui se passe autour d’elle, comme par exemple quand elle voit passer d’interminables files de prisonniers en route pour le camp de Dachau.  
Les livres et les mots sont au cœur de ce récit. Le pouvoir des mots est infini. C’est par la force et la puissance de ses mots qu’un fou dangereux est parvenu à la tête de l’Allemagne, par ses mots il a déchaîné la guerre, la haine et la violence. C’est par la force et la puissance de ses mots que Liesel a redonné de l’espoir à Max, le jeune boxeur juif caché par ses parents, ses mots ont créé l’amour, l’amitié et le rêve. 
Une histoire porteuse d’espoir, car même au cœur des ténèbres une lueur d’espoir persiste, l’inhumanité ne peut triompher de l’humanité. Mais si comme moi vous êtes émotif il vaut mieux prévoir une cargaison de mouchoirs ! Un très beau roman.

Lu dans le cadres des challenge Petit bac (catégorie gros mot) et 1 pavé par mois



Par Daphné:

Mon avis: 
Eh bien ! Voilà une lecture qui m’a chamboulée. C’est avec regret que j’ai refermé ce livre dont l’histoire m’a beaucoup émue. 
Je me suis véritablement attachée aux personnages et ai particulièrement apprécié les relations si fortes qui existent entre eux.  Les relations entre les personnages sont en effet décrites avec une grande force. En effet, la petite Liesel entretient des relations émouvantes et authentiques avec ceux qui l’entourent : Hans, son père nourricier tendre et affectueux, Rosa, sa mère nourricière, dont la rudesse dissimule un cœur d’or et un grand amour, Rudy, si touchant dans sa manière de lui demander un baiser, Max avec qui Liesel noue peu à peu des liens indestructibles… la profondeur de ces relations se manifestent par de grandes preuves d’amour fortes et attendrissantes à la fois comme les cadeaux que Liesel offre à Max, les histoires que celui-ci lui écrit, la manière dont Rosa annonce à sa fille le guérison de Max, celle qu’elle a de bercer l’accordéon de son mari, la façon dont Hans apprend à lire à Liesel et vient la réconforter de ses cauchemars …Tant de gestes petits et grands qui relient les personnages entre eux et font ressentir au lecteur l’amour qui les unit.
Mon seul regret concernant les personnages a été de ne pas en savoir plus sur la véritable mère de Liesel et sur son petit frère. 
Mais parmi ces personnages, il en est un de particulièrement original : la mort. C’est en effet la mort qui est la narratrice de cette histoire. Une mort non pas dure et effrayante mais une mort douce et humaine qui recueille les âmes des défunts en les emportant dans ses bras. 
Outre l’étonnante narratrice, la deuxième originalité de ce roman consiste dans sa structure étrange et déstabilisante. En effet, le récit est ponctué par les « informations » que nous donne la mort, informations consistant en quelques lignes écrites en gras venant interrompre à tout moment le fil de l’histoire. Au début, ces étranges interventions m’ont un peu heurtée mais au fur et à mesure que j’avançais dans l’histoire, elles ont pris un sens, s’intégrant de source à ma lecture.
Quant à l’histoire en elle-même, je l’ai beaucoup apprécié. A travers la vie de Liesel, nous assistons à la vie en Allemagne nazie lors de la seconde guerre mondiale. J’ai lu beaucoup de livres sur cette période mais ces lectures m’ont rarement portée du côté allemand. En effet, ici, nous découvrons le quotidien d’une petite ville allemande. 
A côté de  « Mein Kampf », des jeunesses hitlériennes, des croix gammées, des autodafés et de la déportation, nous découvrons aussi des gens ordinaires qui ont peur, qui ont faim, qui vivent comme ils le peuvent dans un pays en guerre. Nous découvrons le quotidien de personnes qui, plus par hasard que par véritable courage au début, sauveront la vie d’un jeune homme juif en le cachant dans leur sous-sol. Le hasard se transformera alors en véritable courage, en acte de résistance incroyablement fort quand on sait ce que cet acte implique pour des habitants de l’Allemagne nazie. La résistance de certains allemands est un sujet rarement abordé et il est pourtant si important d'en parler.
J’ai également aimé la manière dont l’auteur nous fait prendre conscience du pouvoir des mots. Les mots, porteurs de violence autant que d’espoir et d’humanité. En effet, comme il est si bien dit dans ce livre, sans les mots, jamais Hitler n’aurait pu enclencher une telle horreur. Sans les mots, l’amitié si profonde entre Max et Liesel n’aurait pas existé et Max n’aurait sans doute pas trouvé la force de se battre. Les mots ont malheureusement fait la force de la propagande nazie. Mais ils ont aussi fait celle de la résistance, de l’amour et de l’amitié. Mots qui assassinent, mots qui créent des liens, mots qui sauvent…Mots de haine et mots d'amour...qu’il est puissant, le pouvoir des mots !
J’ai profondément aimé cette histoire où l’humanité persiste malgré les horreurs de la guerre.

Lu dans le cadre du challenge Petit bac (catégorie objet)


Extrait : 
« On dit que la guerre est la meilleure amie de la mort, mais j’ai une autre opinion là-dessus. A mes yeux, la guerre est comparable à un nouveau patron qui attend de vous l’impossible. Il est là, sur votre dos, à répéter sans arrêt : « il faut que ce soit fait, il faut que ce soit fait. » Alors, vous mettez les bouchées doubles. Et le travail est fait. Pour autant, le patron ne vous remercie pas. Il vous en demande plus encore. »

L'avis de Bianca, Jostein,

5 commentaires:

  1. Il est dans ma PAL. J'ai bien retenu que ce n'était pas forcément évident d'entrer dans le roman, je ne me laisserai pas décourager ..

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    1. Il faut vraiment dépasser ce sentiment de départ et se laisser emporter par l'histoire. Comme quoi il est parfois bon de persévérer.
      Ariane

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    2. Effectivement, une fois dans l'histoire, on oublie cette structure un peu déconcertante. Il aurait été vraiment dommage de ne pas continuer car c'était une très belle lecture.
      Daphné

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  2. J'ai encore hésité de le prendre à la bibliothèque le week-end dernier ... grâce à toi, je pencherais peut-être de l'autre côté de la balance, étant très émotive aussi ;-)

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    1. J'espère qu'il te plaira. Mais n'oublies pas les mouchoirs !
      Ariane

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