samedi 29 juillet 2017

Avant que les ombres s'effacent - Louis-Philippe Dalembert

Par Ariane



Auteur : Louis-Philippe Dalembert

Titre : Avant que les ombres s’effacent

Genre : roman

Langue d’origine : français (Haïti)

Editeur : Sabine Wespieren

Nombre de pages : 296p

Date de parution : mars 2017

Présentation de l’éditeur :

Dans le prologue de cette saga conduisant son protagoniste de la Pologne à Port-au-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État haïtien, en 1939, d’un décret-loi autorisant ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à tous les Juifs qui en formuleraient la demande.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l'atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l'intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d'une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.



Mon avis :

Je ne me souviens plus ce qui m’a fait noter ce roman. Article de blog ? Emission radio ? La grande librairie ? Aucune idée, il faut dire que j’ai une mémoire de poisson rouge. Mais toujours est-il que j’ai bien fait de le noter car j’ai beaucoup aimé cette lecture.

Arrivé au terme de sa vie, le docteur Schwarzberg installé depuis près de soixante ans en Haïti, voit sa chère île frappée par un séisme dévastateur. C’est l’occasion pour lui de revenir sur sa vie qu’il raconte à une petite-fille de sa tante, médecin elle aussi, venue en tant qu’humanitaire. Né en Pologne, le jeune Ruben quitte le pays natal avec sa famille pour s’installer à Berlin en espérant fuir les violences exercées contre les Juifs. Quelques années plus tard, l’arrivée au pouvoir des nazis rend leur situation bien compliquée, mais ce n’est qu’après la triste Nuit de Cristal que la famille prendra conscience qu’il leur faut fuir à nouveau.

On ne compte plus les romans consacrés à cette triste période de l’histoire, à ces milliers de personnes contraintes à l’exil, à ces millions de personnes assassinées. Mais dans ce roman, Louis-Philippe Dalembert aborde le sujet sous un angle inédit en mettant en avant le rôle joué par Haïti. C’est une histoire méconnue, personnellement je l’ignorais totalement. Dès 1937, le pays accorde le statut de réfugiés aux Juifs fuyant l’Allemagne et en 1939, un décret leur accorde la naturalisation. L’auteur rend donc un bel hommage à son pays qui souffre d’une image négative. Dalembert nous raconte un pays lettré et chaleureux, un peuple partagé entre philosophie et vaudou, une terre accueillante et généreuse. A mille lieues du pays ravagé par la violence et la misère que l’on imagine.

L’auteur nous raconte l’histoire de Ruben Schwarzberg avec beaucoup d’humanité. Il sait donner vie à ses différents personnages, attachants et réalistes, et parfois surprenants. Il fait également le choix de nous raconter les péripéties de Ruben pour enfin fuir l’Allemagne nazie avec un humour bienvenu.

J’ai donc pris beaucoup de plaisir à suivre le parcours de Ruben et de ses proches, à découvrir un pays méconnu et à profiter d’une écriture lumineuse, chaleureuse et souvent drôle.



Extrait :

«(…) s'il avait accepté de revenir sur cette histoire, c'était pour les centaines, les millions de réfugiés qui, aujourd'hui encore, arpentent déserts, forêts et océans à la recherche d'une terre d'asile. Sa petite histoire personnelle n'était pas, par moments, sans rappeler la leur. Et puis, pour les Haïtiens aussi. Pour qu'ils sachent, en dépit du manque matériel dont ils avaient de tout temps subi les préjudices, du mépris trop souvent rencontré dans leur errance, qu'ils restent un grand peuple. »

D'autres avis chez Keisha, Aifelle, Eva, Nicole,


vendredi 28 juillet 2017

La famille buissonnière - Marie Gervais

Par Daphné


















Résumé de l'éditeur :

Ce livre propose de devenir une "famille buissonnière", c'est-à-dire de retrouver le chemin d'une vie à l'extérieur, déconnectée des écrans, des emplois du temps surchargés et des activités structurées, et de (re)découvrir les bienfaits du jeu libre dans la nature. De retrouver, en famille, le chemin d'une vie "buissonnière", plus proche de la nature mais également plus autonome, plus réfléchie, plus intense et reliée avec le monde qui l'entoure et la nourrit. Comment ? En allant plus loin qu'une simple éducation béhavioriste (apprentissage des gestes éco-citoyens) pour réfléchir, en famille, aux meilleurs moyens de prendre conscience de notre environnement et de notre place dans cet environnement. Ce livre alterne réflexions, éléments théoriques (découvertes de lectures, de mouvements), et activités pratiques à faire en famille.

Mon avis :

Voilà un livre à ne manquer sous aucun prétexte! Je l'ai littéralement dévoré, me sentant totalement en phase avec les écrits de son auteur.

Mes enfants grandissent en ville. Ce n'est pas vraiment un choix de ma part. Même si je reconnais qu'il existe des avantages à la vie citadine, je regrette souvent de ne pas voir mes filles vivre et grandir dans un cadre plus naturel. Cependant, même si mes filles sont des petites citadines, nous accordons chez nous une grande importance à l'extérieur. Les jeux dehors, le contact avec l'eau, la terre et les plantes m'ont toujours paru essentiels à l'enfance. Aussi ce livre rejoint il tout à fait mes convictions!

L’auteur insiste ici particulièrement sur l'importance des jeux libres, du fait de laisser à l'enfant des moments de liberté où il puisse lui-même choisir ses jeux et activités, du fait que c'est l'ennui qui incite à la créativité et qu'il est donc essentiel de laisser les enfants s'ennuyer et de ne pas remplir chaque heure de leur existence avec un programme déterminé. L'auteur nous parle aussi du temps, ce temps, si précieux à nous autres, adultes, que l'on impose trop souvent à nos enfants. "Dépêche-toi" est une phrase que je me surprend à dire trop fréquemment, sans doute est-ce d'ailleurs l'une des phrases que je devrais de toute urgence supprimer de mon vocabulaire (j'essaye mais j'avoue qu'elle franchit encore mes lèvres trop souvent!). J'ai donc beaucoup aimé la partie où l'auteur de ce livre nous incite à prendre le temps. Prendre le temps avec ses enfants, prendre le temps de regarder autour de soi, prendre le temps d'observer le plus infime changement que nous offre la nature. 

Ce livre est divisé en trois parties toutes aussi intéressantes les unes que les autres : la première nous propose une piste de réflexion sur la société, sur la manière dont nous vivons. La deuxième nous présente une série d'activités en lien avec l'environnement. Certaines sont extrêmement simples, la plupart ne nécessitent guère d'organisation ou de matériel et toutes ont en commun l'avantage de faire briller les yeux des enfants! Quand à la troisième partie, il s'agit tout simplement de listes : listes de sensations, de questions à se poser en tant que parents, d'activités à réaliser par saison...

Pour ne rien enlever à son charme, ce livre est parsemé de photographies, toutes plus joyeuses et attirantes les unes que les autres. Le simple fait de le feuilleter nous donne ainsi de multiples idées d'activités et de jeux à réaliser avec nos enfants. 

Un superbe livre, donc, un livre qui fait du bien et nous donne une grande bouffée d'oxygène par sa simple lecture!


Extrait :

"Partez-vous à l'aventure au lieu d'aller vous promener? Vos enfants entendent-ils des dinosaures cachés dans les fourrés, ont ils l'impression de franchir un torrent de lave en furie quand ils traversent sur un tronc d'arbre renversé. Partent ils à l'assaut de l'Everest quand ils grimpent sur un rocher? 
Etes-vous une famille toujours prête à explorer, à s'aventurer et à écouter son imagination?"


jeudi 27 juillet 2017

La nuit qui ne finit pas - Agatha Christie

Par Ariane



Auteur : Agatha Christie

Titre : La nuit qui ne finit pas

Genre : roman policier

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Jocelyne Warolin

Editeur : Le masque

Nombre de pages : 287p

Date de parution : septembre 2011

Présentation de l’éditeur :

Quand Michael Rogers découvre le « Champ du gitan », c’est comme si son rêve se réalisait. Le paysage est sublime, la vue sur l’océan imprenable et il n’a plus qu’une idée en tête : l’acquérir, y construire une maison et s’y établir avec la femme de sa vie… qu’il doit encore rencontrer !

Pourtant, au village la rumeur est tenace : les gitans auraient maudit l’endroit, des choses étranges s’y seraient produites…

Michael n’est pas superstitieux mais ne ferait-il pas mieux pour une fois d’écouter la sagesse populaire ?


Mon avis :

Encore un Agatha Christie ! Mais sans Poirot cette fois. Ni miss Marple ni aucun des autres personnages phares de l’auteur. Il s’agit d’un roman indépendant comme Les dix petits nègres.

Un jeune homme pauvre, une jeune fille riche, un coup de foudre, un mariage précipité, une gitane, des malédictions… Les ingrédients sont réunis pour un drame. Il n’y a pas de grande surprises dans ce roman, c’est assez convenu et sans grande originalité, mais c’est tellement bien mené, l’écriture est si plaisante, que ce n’est pas gênant. Ce qui fait l’originalité de ce roman c’est qu’il n’a rien à voir avec les autres romans d’Agatha Christie. Quand on lit régulièrement l’auteur et que l’on connaît un peu son œuvre c’est assez surprenant.

J’aurai bien imaginé une adaptation par Hitchcock, le roman correspondant bien à son univers. Une lecture bien sympathique encore une fois, que je vous recommande pour découvrir une autre facette de la reine du crime.



Extrait :

« Est-il jamais possible de mettre le doigt sur un point précis de notre existence en décrétant, sans risquer d'erreur : "Tout a débuté ce jour-là, à telle heure, à tel endroit et par tel incident" ? »


mercredi 26 juillet 2017

Mercredi, c'est le jour des petits - Balthazar a perdu son ours Pépin - Marie-Hélène Place et Caroline fontaine-Riquier

Par Daphné :
















Auteur : Marie-Hélène Place
Illustrateur :  Caroline fontaine-Riquier
Titre : Balthazar et les couleurs
Éditeur : Hatier Jeunesse


Résumé :

Balthazar a perdu son doudou. Il a beau fouiller tous les recoins de la maison, regarder dans toutes les cachettes, il ne le trouve nulle part. C'est alors que Balthazar apprend que son papa, lui aussi, avait un doudou...



Mon avis :

Encore une aventure de notre ami Balthazar ! Un Balthazar bien triste et ennuyé... car à son réveil, ce matin, impossible de retrouver Pépin, son inséparable ours en peluche. Balthazar est prêt à tout pour retrouver Pépin : il le cherche partout, colle des affiches, interroge tout le monde... mais toujours pas de Pépin. Il apprend alors que son papa et son oncle aussi avaient des ours en peluche lorsqu'ils étaient petits... 

A travers ce livre, Balthazar nous parle de la perte d'un objet auquel on tient (et pas n'importe lequel : Pépin est son doudou, son ami!) mais aussi de la filiation et du temps qui passe. A l'image des illustrations, l'histoire est douce et jolie. 

Comme dans de nombreux livres de Balthazar, chaque dialogue débute par l'image du personnage qui parle, procédé que je trouve particulièrement habile et intéressant. 

Il est facile pour le petit lecteur de s'identifier à Balthazar, petit personnage attachant qui vit des choses auxquelles sont souvent confrontés les enfants.

Encore un bien joli livre de Balthazar! Mes filles et moi ne nous en lassons décidément pas!