vendredi 4 août 2017

Les jours de mon abandon - Elena Ferrante

Par Daphné





Auteur : Elena Ferrante
Titre : Les jours de mon abandon
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Italo Passamonti
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 275
Date de parution : 2014

Présentation de l’éditeur :

Olga, trente-huit ans, un mari, deux enfants. Un bel appartement à Turin, une vie faite de certitudes conjugales et de petits rituels domestiques. Quinze ans de mariage. Puis, un après-midi d'avril, une phrase de son mari met en pièces cette existence sereine et transforme Olga en femme abandonnée. Une femme rompue. Lâchée, brisée. Una poverella, comme cette voisine de son enfance napolitaine dont elle croit encore entendre les pleurs la nuit. Frappée de stupeur, Olga ne comprend rien au prétendu «vide de sens» de l'homme qu'elle a suivi à Turin, et pour qui elle a abandonné l'écriture. L'homme avec qui elle voulait vieillir est devenu l'homme qui ne veut plus d'elle. Olga n'existe plus. Ou seulement dans sa lente déchéance, dans cette descente aux enfers où la terre semble se dérober sous ses pieds, et les événements se liguer contre elle : un repas de réconciliation se termine dans le sang, son garçon tombe malade, le téléphone est coupé sans raison, le berger allemand agonise, sans doute empoisonné, puis la porte de l'appartement se bloque de l'intérieur et Olga se retrouve enfermée... Le livre d'Elena Ferrante nous projette littéralement dans l'intimité d'Olga et nous embarque pour un voyage aux frontières de la folie. Par la justesse de son ton et son rythme haletant, Les jours de mon abandon constitue une variation parfaitement maîtrisée et originale sur le thème de la femme abandonnée.

Mon avis :

Tout d'abord, merci à Ariane qui m'a envoyé ce livre lors de notre récent et dernier swap!

Après avoir eu un grand coup de cœur pour la sage de L'amie prodigieuse, j'avais vraiment hâte de lire un autre écrit d'Elena Ferrante et me suis précipitée dessus dés que je l'ai eu en mains! Or, mon enthousiasme s'est malheureusement un peu dégradé au fil des pages.

Elena Ferrante nous dresse ici le portrait d'Olga, abandonnée du jour au lendemain -ou du moins le pense t-elle- par son mari. Elle nous décrit la souffrance de cette  femme qui tente jusqu'à l'obsession de savoir comment son couple en est arrivé là. sombrant jour après jour dans une dépression à la limite de la folie, Olga oublie tout, ne pensant plus à rien d'autre qu'à son mari. 

Je le reconnais, ce livre est particulièrement bien écrit, Elena Ferrante ayant le don de faire plonger le lecteur la tête la première dans les ambiances qu'elle instaure dans ses romans. On en peut que ressentir au fil des pages le malaise croissant d'Olga et l'atmosphère pesante qui s'installe dans l'appartement. C'est un livre qui se lit d'une traite tant l'auteur sait "attraper" son lecteur par la simple qualité de son écriture.

Or, l'écriture mise à part, j'ai eu beaucoup de mal d'une part avec le personnage principal et, d'autre part, avec l'histoire. A aucun moment je ne suis parvenue à m'attacher au personnage d'Olga. Bien que je comprenne sa douleur et son incompréhension face à l'abandon de son mari, j'ai eu plus de mal avec la manière dont elle se détourne de ses enfants. Le passage en particulier où elle dit que si sa fille de sept ans a besoin d'elle, elle-même n'a pas du tout besoin de sa fille, m'a mis le cœur au bord des lèvres. J'ai ressenti nettement plus d'empathie pour les enfants et le chien (le pauvre, d'ailleurs!) que pour Olga. Ne pouvant m'empêcher d'effectuer une petite comparaison avec L'amie prodigieuse, j'ai trouvé le contraste saisissant entre la passivité d'Olga (passivité qui, je le craint, m'a plutôt énervée) et les personnages plein de vie d'Elena et de Lila!

Quand à l'histoire, j'avoue que le thème ne m'a pas tellement intéressée, en tous cas pas au point d'en faire un livre entier! Si l'on ressent bien l'angoisse du huis clos et que cela aurait pu avoir un effet captivant, j'avoue que plus de 200 pages dédiées entièrement au ressenti d'une femme à la fin de sa vie de couple, cela était trop pour moi. 

J'attends cependant avec impatience de pouvoir lire d'autres livres d 'Elena Ferrante car même si j'ai moins aimé ce livre-là que la saga de L'amie prodigieuse, j'apprécie particulièrement l'écriture de cette auteur, écriture que je qualifierai presque d' "addictive" tant j'ai du mal à reposer l'un de ses livres une fois commencé!

Extrait :

"Un après-midi d’avril, aussitôt après le déjeuner, mon mari m’annonça qu’il voulait me quitter. Il me le dit tandis que nous débarrassions la table, que les enfants se chamaillaient comme à l’ordinaire dans une autre pièce, et que le chien rêvait en grognant devant le radiateur."

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