mardi 12 septembre 2017

Le coeur de l'homme - Jon Kalman Stefansson

Par Ariane



Auteur : Jon Kalman Stefansson

Titre : Le cœur de l’homme

Genre : roman

Langue d’origine : islandais

Traducteur : Eric Boury

Editeur : Gallimard

Nombre de pages : 464p

Date de parution : décembre 2012

Présentation de l’éditeur :

«Où s’achèvent les rêves, où commence le réel? Les rêves proviennent de l’intérieur, ils arrivent, goutte à goutte, filtrés, depuis l'univers que chacun de nous porte en lui, sans doute déformés, mais y a-t-il quoi que ce soit qui ne l’est pas, y a-t-il quoi que ce soit qui ne se transforme pas, je t’aime aujourd’hui, demain, je te hais – celui qui ne change pas ment au monde.»
Jens le postier et le gamin ont failli ne pas sortir vivants de cette tempête de neige, quelque part dans le nord-ouest de l’Islande. Ils ont été recueillis après leur chute par le médecin du village, et le gamin, une fois de plus, a l’impression de revenir à la vie. Nous sommes au mois d’avril, la glace fondue succède à la neige et au blizzard. Après avoir repris des forces et fait connaissance avec quelques habitants comme cette jeune femme à la chevelure rousse qui met en émoi le gamin, tous deux peuvent finalement reprendre le bateau pour retrouver une autre communauté villageoise, celle de leur vie d’avant : la belle veuve Geirþrúður, farouchement indépendante, le capitaine aveugle et sa bibliothèque, puis Andrea, la femme du pêcheur Pétur qui rappelle au gamin le pouvoir des mots. Il lui a écrit une de ces lettres qui transforment un destin, l’enjoignant de quitter son mari au cœur si sec...
Conjuguant le romanesque du récit d’aventure à la poésie du roman introspectif, porté par une narration où chaque mot évoque avec justesse les grandes questions existentielles – le passage du temps, l’éveil au désir, l’espoir d’une vie meilleure – aussi bien que la réalité de l’Islande de la fin du XIXe siècle, Le cœur de l’homme nous offre une lecture tout simplement bouleversante.



Mon avis :

Cette fois c’est fini. Je ne retrouverai plus le gamin, Geirþrúður, Jens et les autres. Avec ce roman j’achève la trilogie de Jon Kalman Stefansson avec plaisir mais aussi avec regrets.

Enfin parvenus au terme de leur périple, Jens et le gamin rentrent chez eux. Si la vie quotidienne reprend, le gamin ne peut oublier les rencontres de ce voyage : une petite fille qui tousse trop fort, un homme désenchanté, un père qui se retrouve seul avec quatre petits après la mort de leur mère, une paysanne qui trouve le réconfort dans la littérature, un homme perdu dans la tempête et surtout une jeune femme aux cheveux roux.

J’ai retrouvé tous les éléments qui m’ont séduite dans les deux précédents tomes. Des personnages magnifiques, une histoire douce-amère pleine d’humanité, une réflexion sur l’amour, la vie, la mort, les rêves et les regrets, une plongée dans un petit village islandais de la fin du 19ème siècle, une écriture magnifique, vibrante et poétique. Comme ces précédents, ce roman est une ode à la vie, à la liberté, à la poésie.

Si vous ne connaissez pas encore Jon Kalman Stefansson, je vous le recommande vivement.



Extrait :

« Les jours des uns et des autres diffèrent évidemment, certains ne sont que banalité, d’autres ne sont qu’aventures, mais chaque conscience forme un monde qui part de la terre et monte jusqu’au ciel ; alors, comment se peut-il qu’une chose aussi grande disparaisse aussi facilement pour ne plus devenir que néant, sans laisser derrière elle ne serait-ce que quelques traces d’écume, ne fut-ce qu’un écho ? »


« (…) peut-être tout cela n’est-il qu’un rêve, le voyage avec Jens à travers la neige et les tempêtes, mais peut-on rêver autant de neige, de vent, autant de vie et de morts, y a-t-il assez de place dans les rêves pour tout cela ? »


« (…) la compassion, la seule chose qui puisse sauver l’être humain, est-elle la fibre céleste de l’homme ? »


 « Il est plutôt plaisant de converser tout seul, dans une certaine mesure, on a toujours tellement raison. »



« La vie est difficile, mais elle est tout de même plus facile que la mort, cette saloperie qui nous prive de tout. »

L'avis de Jérôme

6 commentaires:

  1. Il va falloir que je me lancer un jour. Les nordiques semblent affectionner les séries.

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  2. Quelle trilogie, mais quelle trilogie ! Ses deux romans suivants, bien qu'excellents, sont un cran en dessous selon moi.

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    1. Une de mes plus belles lectures, j'en garde un souvenir plein d'émotions.

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  3. Réponses
    1. J'ai vu ça, dommage... Mais c'est peut-être parce que tu as commencé par le deuxième tome ?

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